Nom : Comte Derivehaute (ou du moins il le fut)
Prénom : Alexandre
Surnom(s) : Geuth, et tout le monde ne l’appelle plus que comme ça
Âge : la trentaine
Sexe : Homme
Race : Humain
Rang, emploi ou fonction : Chien de l’Inquisition
Opinions politiques : A vendre
Blason, couleurs, emblème : Un vase brisé
Physique : Au premier regard, c’est un colosse, au second … Non, pas de « second regard », cela vaut mieux : il n’a pas l’aire commode. Les moins impressionnables vous diront qu’il a un petit quelque chose d’asymétrique. Les yeux vairons, les épaules en biais, il semble légèrement … dérangeant. Ses cheveux châtains coupés cours et ses traits carrés sont passablement communs, même si l’arrête de son nez partiellement cassée et deux ou trois vielles cicatrices lui donne un coté plus marquant et peu attrayant. Il donne une impression de brute épaisse (ce qu’il est pourtant loin d’être) et pas réellement sympathique (et cette impression là est méritée).
Psychologie : Animé par une pulsion dévorante de survie, pour Geuth dire que la fin justifie les moyens est un euphémisme. Lunatique, dur à cerner, un peu fou selon certains, il est cependant stable sur deux choses : il n’est fidèle qu’à lui-même et à son sens de l’éthique. Sa morale est inflexible, crue et expéditive, faisant de lui un homme violent et pourtant d’une grande civilité. Mais ce qui choque le plus chez ce soldat de l’inquisition, c’est son manque d’implication pour Dieu et la religion. Il ne critiquera pas l’Eglise ouvertement bien sûr (rappelons le : il a un bon instinct de survie) mais son manque d’implication questionne et fait mauvais effet au milieu des Hommes de Dieux…
Arme(s) : Sa force brute reste sa meilleure arme, même s’il sait se montrer aussi méticuleux qu’un physicien.
Signe particulier : Il est réellement très grand et légèrement asymétrique. Les conséquences d’une vieille maladie lui causent d’étranges nuances de pigmentation sur la peau qui finissent de lui donner un air dépareillé, et il a plus de cicatrices qu’on ne pourrait en compter.
Ce que vous avez sur vous : Un long manteau de laine, un assemblage disparate d’armures, dans un ensemble plus dédié au pratique qu’à l’esthétique. S’il est un chien à la botte de l’Inquisition, il n’est en aucun cas un chevalier de l’Ordre ni même un membre officiel, et n’est donc pas tenu d’en porter l’uniforme.
Ce que vous savez des autres personnages : Il fait preuve d’une certaine animosité envers les hauts gradés de l’Ordre, mais leur obéit sans broncher.
Histoire : Dès la naissance Alexandre semblait promis à une existence courte et fragile. Chétif, maladif, ce n’est que de justesse qu’il atteignit l’âge d’homme. Toute sa vie il vécut reclus et surprotégé, passant le plus clair de son temps dans la bibliothèque de ses aïeux. Ces derniers avaient accumulé nombre d’ouvrages comme tout noble qui se respecte, quoiqu’ils soient en réalité peu enclins à lire. C’est cette bibliothèque qui permit au jeune comte d’entrevoir un avenir. Un de ses ancêtres avait lors de la Sainte Croisade fait main basse sur quelques parchemins que l’on disait provenir de la mythique bibliothèque d’Alexandrie. C’est sur les pages jaunies de ces écrits qu’il exhuma un antique traitement.
Il l’étudia dix années durant, parcourant le monde à la recherche de maîtres guérisseurs et de savoirs étrangers pour l’améliorer sans jamais parvenir à l’appliquer. Or, sur le chemin du retour vers son domaine natal ils furent attaqués, lui et son escorte, par des mercenaires. Gardes et truands s’entretuèrent, et le jeune Alexandre écopa d’un mauvais coup de poignard. Il sombrait doucement dans un abîme de douleur, mais sa volonté de vivre surpassa toutes ses pensées. Appliquant frénétiquement sur son corps l’étrange médecine maintes et maintes fois répétée, le jeune homme fit appel à tout son savoir accumulé.
Plusieurs jours plus tard, il reprit conscience dans une humble hutte. A son réveil les villageois lui annoncèrent qu’ils l’avaient retrouvé inconscient et couvert de sang au milieu du massacre. Ils lui expliquèrent que pendant deux semaines il avait gît tremblant de fièvre dans son lit. Après quelques jours de récupération le jeune seigneur découvrit que son expérience désespérée avait dépassé ses espérances : non seulement sa blessure était en voie de guérison, mais pour la première fois de sa vie son souffle ne provoquait aucune douleur dans sa poitrine.
Les gardes ayant retrouvé l’escorte du jeune conte massacrée, on le crut décédé, et la nouvelle des funérailles du seigneur de Rivehaute se répandit dans tout le conté. Ce dernier comprit qu’Alexandre Derivehaute était considéré comme mort sur cette route, et qu’il devait le rester pour lui permettre une nouvelle vie. Plus aucune responsabilité, plus de grand nom à porter : il pourrait se consacrer corps et âme à sa soif quasi pathologique de survie.
Geuth était né.
Les années qui suivirent, il perfectionna en cachette son traitement, se soumit à un entraînement drastique, et parvint petit à petit à changer ce corps méprisable en un outil plus satisfaisant. Il fut bientôt méconnaissable aux yeux de tous ceux qui l’avaient connu, dans ce corps puissant qu’il s’était façonné. Pourtant c'est toujours l’obsession teigneuse de survivre qui anime le moindre de ses gestes.
On peut s’étonner, alors, qu’un personnage aussi étrange et apparemment pas particulièrement dévot se soit retrouvé à la botte de l’inquisition. Certains murmurent qu’il y serait contraint et forcé, que les hommes de Dieu exerceraient sur lui quelque mystérieux chantage, mais cela personne ne saurait le confirmer…